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Le 5 juillet jour de l’indépendance de l’Algérie et les restes des traces coloniales à Marseille

Publié le 2 juillet 2025 par Zohra

Le 5 juillet jour de l’indépendance de l’Algérie et les restes des traces coloniales à Marseille

L’association « Le Meilleur est avenir » organise, en partenariat avec Les enfants de l’Amicale des Algériens en Europe, la fête de l’indépendance de l’Algérie ce samedi 5 juillet 2025. Malheureusement, le nom de la rue où se tiendra cet événement est celui du général Cavaignac. Il y a peu de temps, à proximité, se trouvait la rue Bugeaud, désormais remplacée par le nom d’Ahmed-Litim, comme cela avait déjà été fait pour l’école il y a quelques années.

 

Pour mémoire, Louis Eugène Cavaignac (1802-1857) est un militaire dont la carrière est liée à la conquête de l’Algérie dès 1832. Il participe à plusieurs opérations militaires, notamment contre les troupes de l’émir Abd el-Kader.

L’armée coloniale française, sous la direction de Bugeaud et des officiers comme Cavaignac, mène alors une guerre totale avec la destruction de villages, de récoltes, de silos, regroupement forcé de populations civiles, afin d’affamer et de soumettre les tribus insoumises.

Le 11 juin 1844, Cavaignac inaugure la pratique des « enfumades » contre les Sbéhas, plusieurs centaines de personnes sont asphyxiées dans les grottes où elles s’étaient réfugiées, une méthode qui sera ensuite reprise par d’autres officiers français. Cette stratégie brutale pour déloger et éliminer les résistants, est considérée comme l’un des épisodes les plus violents de la conquête coloniale française.

En août 1844, il participe à la bataille d’Isly, affrontement contre les troupes marocaines alliées à Abd el-Kader. Il est nommé gouverneur d’Algérie, avant de devenir député puis ministre de la Guerre.

Lors de l’insurrection ouvrière de juin 1848 à Paris il réprime durement l’insurrection, faisant entre 3 000 et 5 000 morts et deviendra Maréchal de France.

Le 28 février 2021, un collectif « Pour une mémoire apaisée  » a adressé un courrier au maire de Marseille pour demander que les noms du maréchal Thomas Robert Bugeaud et du général Louis Eugène Cavaignac soient supprimés.

Nous ne pouvons plus accepter que soient honorées des figures ayant activement participé à la colonisation, à la traite négrière ou à des politiques racistes liées à l’oppression coloniale. Maintenir des noms de rues célébrant ces individus entretient une mémoire douloureuse pour les descendants des populations concernées.

Rebaptiser ces rues c’est reconnaître publiquement les souffrances causées par la colonisation et l’esclavage, et ouvre la voie à un travail de réparation symbolique.

Les noms de rue ne sont pas figés, ils devraient refléter les choix de mémoire d’une société, les changer, c’est affirmer que l’on souhaite désormais honorer d’autres personnages ou événements. C’est aussi permettre de donner de la visibilité à des personnalités différentes, à des résistants anticoloniaux ou à des figures locales méconnues.

Les noms de rue ne devraient pas servir à garder la mémoire de criminels, mais à garder la mémoire des héros et à les célébrer.

Pétition Bugeaud/Cavaignac a Marseille ce n’est plus possible

Mise à jour :mercredi 27 août 2025
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