Pietro Paolo Savorgnan di Brazza (1852-1905) est né à Rome dans une famille de la noblesse d’Udine. Après des études à Paris, il entre à l’école navale de Brest et obtient le grade d’enseigne de vaisseau.
Ayant participé à la guerre de 1870, il demande la nationalité française. Il prépare une expédition d’exploration de l’Ogooué, principal fleuve du Gabon, pour trouver sa source et obtient le soutien de Jules Ferry et du gouvernement. On lui accorde la nationalité française et une aide financière en 1874. Cette expédition sera suivie de nombreuses autres encouragées par le gouvernement.
Au cours de ces explorations, Brazza va engager des négociations avec le makoko (souverain régnant sur les terres du Congo) qui aboutiront à la signature d’un traité d’alliance en 1880 à Mbé. Celui-ci abandonne à la France « ses droits héréditaires de suprématie » et autorise la mise en place d’un établissement français (future Brazzaville). Ce traité va aussi provoquer l’organisation de la conférence internationale de Berlin, qui, de novembre 1884 à février 1885 va décider du partage de l’Afrique entre les puissances occidentales. En novembre 1885, Brazza sera nommé commissaire général du Congo français. En 1897, suite à sa critique de la politique de concession à des sociétés privées prônée par le ministre des colonies André Lebon, il sera placé en retraite d’office et se retirera à Alger. Mais, l’exécution à la dynamite d’un Congolais par un administrateur colonial le 14 juillet 1903, suscite de nombreuses critiques et cet acte barbare sera dénoncé dans la presse. Une enquête administrative est alors décidée et Brazza est choisi pour la diriger. Il embarque à Marseille le 5 avril 1905. Il va rédiger un rapport qui dénonce les nombreux actes de cruauté commis par l’administration française.
Il meurt à Dakar, le 14 septembre 1905, lors du voyage retour. Son rapport ne fut jamais publié et fut oublié jusqu’à ce qu’une historienne aille le chercher dans les archives du ministère des colonies et le publie en 2014 [1].