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Gallieni à Marseille aussi ?

Publié le 28 septembre 2022 par Daniel Garnier

Contrairement à Paris et d’autres villes de France, il n’y a ni place ni rue Gallieni à Marseille. Pourtant, non loin de l’Arc de triomphe de la porte d’Aix, un petit hôtel porte son nom. Il doit bien y avoir une raison, mais je n’ai pas pu la trouver, si quelqu’un peut nous aider cela pourrait être intéressant.

Pourtant en 1939, le Président de la Chambre de Commerce de Marseille avait dans une lettre à la mairie demandé que son nom soit attribué à une rue : « Marseille, métropole coloniale de la France » se devant de rendre hommage aux « plus illustres administrateur de notre empire ». La statue de Gallieni à cheval était d’ailleurs exposée devant le pavillon de Madagascar lors de l’exposition de 1922 à Marseille.

Les taxis de la Marne

Joseph Gallieni (1849-1916) c’est le général qui a permis en septembre 1914 la victoire de la Marne en mobilisant les taxis pour transporter les troupes.

Une carrière coloniale bien remplie

C’est en 1872 à la Réunion que commence sa carrière, il y sera nommé lieutenant. Il intervient au Sénégal, en Martinique, au Soudan français (Niger-Mali aujourd’hui) et au Tonkin où il sera associé à Lyautey. C’est en tant que général qu’il est envoyé à Madagascar pour devenir gouverneur général de l’ile, chargé des opérations de pacification. Lors de toutes ses missions il n’hésite pas à massacrer les populations.

Dès son arrivée à Madagascar, il instaure le « travail forcé » des indigènes. Il mène une terrible répression contre les actions de résistance faisant des morts par dizaine de milliers. Pour montrer sa détermination il va faire exécuter publiquement un prince et un ministre après une parodie de procès et il exile la reine Ranavalona III à la Réunion.

Un idéologue de la guerre coloniale

Il est l’auteur de théories militaires de référence sur la guerre coloniale. Dans son livre Les Politiques des Races, il élabore un manuel pratique sur les méthodes à employer pour détruire et dominer les communautés locales dans les colonies. Il utilise des travaux d’anthropologues pour organiser une classification des particularités des diverses cultures ou « ethnies », et dans ce but il utilise aussi massivement la photographie. Il explique comment amplifier les divisions, provoquer des affrontements, obtenir le ralliement de groupes humains au pouvoir colonial.

Contestation de sa représentation dans l’espace public

Plusieurs manifestations ont eu lieu à Paris pour mettre en cause le monument à sa gloire ; de nombreux graffitis anticolonialistes ont été inscrits sur le socle, une video factice d’enlèvement de la statue a été réalisée…A Saint-Gaudens, les tètes des statuts de Gallieni, Foch et Joffre ont été mises au sol. 

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Mise à jour :samedi 7 décembre 2024
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