Le bâtiment que l’on appelait la prison d’Arenc se trouvait dans le quartier du même nom. À partir de 1963, la préfecture utilise un hangar désaffecté du port pour y détenir clandestinement, en toute illégalité et dans des conditions indignes des immigrés réputés en situation irrégulière, essentiellement algériens. En 1975, un avocat, Sixte Ugolini, dénonce dans une conférence de presse l’enlèvement par la police de son client Mohamed Chérif, un Algérien en situation régulière. Le public apprend l’existence de cette prison clandestine, utilisée souvent par la police sans contrôle administratif ou juridique, par la presse et particulièrement par l’enquête du journaliste de La Marseillaise, Alex Panzani, et son ouvrage, Une prison clandestine de la police française : Arenc, paru aux éditions François Maspero. Ces articles et la mobilisation militante qui les relaie, déclenchent une campagne locale puis nationale de dénonciation qui va durer jusqu’en 1981 où Gaston Defferre, ministre de l’intérieur fait adopter une loi qui légalise la rétention, une situation de non-droit qui devient donc légale. Le centre de rétention d’Arenc sera remplacé par le centre de rétention du Canet, dans le 14e arrondissement en 2006 et le bâtiment lui-même sera détruit en 2009.