Louis Léon César Faidherbe (1818-1889) était un militaire français, gouverneur colonial du Sénégal puis élu républicain. Dès la fin de sa formation militaire en 1842, il participe à la conquête de l’Algérie comme sous-lieutenant sous les ordres de Bugeaud jusqu’en 1847. Après un séjour en Guadeloupe, il revient combattre en Algérie comme capitaine de 1849 à 1852 et complète sa formation aux méthodes de conquête coloniale sous les ordres de Saint-Arnaud. Ce dernier, comme Bugeaud, brûle systématiquement les villages et organise les « enfumades », tuant aussi ceux qui ne participaient pas aux combats, en l’occurrence les femmes et les enfants. « En t’écrivant, je vois brûler les villages arabes. J’espère que la leçon sera bonne et leur profitera », écrit Saint-Arnaud à son épouse en mai 1851.

En 1852, il part au Sénégal, se lie avec les milieux d’affaires et à leur demande, il est nommé en 1854 gouverneur de la colonie, mission qu’il exercera de façon continue durant sept ans puis après un bref retour en Algérie, à nouveau de 1863 à 1865 après avoir été nommé général. Il va mener des batailles meurtrières de « pacification » en appliquant les méthodes mises en œuvre en Algérie, brûlant systématiquement les villages considérés comme hostiles. Parallèlement, il va chercher à construire une collaboration avec une partie des chefs régionaux et les métis. En 1856, il crée « l’école des otages » pour leurs enfants afin d’implanter parmi les populations africaines l’ordre colonial et ses valeurs. C’est également lui qui crée en 1857, les tirailleurs sénégalais, corps d’armée constitué d’engagés africains « volontaires » rétribués, destiné à renforcer l’armée française au service de l’expansion coloniale, et pour toutes les guerres.

Faidherbe était certes opposé à l’esclavage pour des raisons de libéralisme économique, mais c’est un raciste assumé. C’est en utilisant la force brutale, tout autant que l’intoxication idéologique des Africains, qu’il réussit à imposer le système colonial au bénéfice des firmes coloniales notamment marseillaises (exploitation et transport de l’arachide). Il a participé à la guerre de 1870 puis fut élu comme candidat républicain aux deux assemblées.