Au centre de la place Estrangin-Pastré trône la fontaine Estrangin, allégorie de Marseille dont la Méditerranée et le monde lui apportent l’abondance.
Elle est inaugurée en 1890 par le maire de Marseille, Félix Baret.
La construction de cette fontaine a démarré en 1887. Elle a été offerte à la ville, par Henri Estrangin (1823-1902) grand industriel marseillais lié à la famille Pastré par sa mère. Il voulait célébrer "le cinquantenaire de sa vie commerciale" et par la même occasion embellir la place Paradis devenue depuis, place Estrangin-Pastré, au pied de son hôtel particulier, acquis, détruit puis reconstruit à sa mort en 1902 par la Caisse d’Epargne.
A proximité, la ville avait pour ambition d’installer le siège de la Banque de France, toujours en place aujourd’hui.
Joseph Letz (1837-1890), architecte du département et André Allar (1845-1926) statuaire vont se voir confier la réalisation de cet ouvrage.
Chacune des statues sur le pourtour de la fontaine représentent : l’Asie, l’Afrique, les Amériques et l’Europe. Au sommet, se tient Marseille dont la richesse provient du commerce colonial avec l’ensemble de ces continents.
Sur le site tourisme-marseille.fr, il est indiqué que "[l’Amérique] est représentée non pas sous l’angle des colons et des immigrants, mais des « peuples premiers » du continent avec un indien fier." En quoi le fait qu’il serait fier dédouane de la vision coloniale ?
A deux pas, en redescendant la rue Paradis, se situe au numéro 75, la société marseillaise de crédit fondée quelques décennies plus tôt, en 1865, par les frères Pastré qui sont ni plus ni moins que les oncles d’Henri.
La plaque explicative de la ville de Marseille sur la place présente une erreur car elle indique que c’est Jean-Alexis Estrangin (1794-1824) qui a offert la fontaine. C’est impossible puisque les dates ne correspondent pas et une plaque commémorative à l’effigie d’Henri Estrangin est présente sur la fontaine.