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14e arrondissement

Le 14e arrondissement a été marqué par de grands changements historiques. Jusqu’aux années 1960, on y trouve des industries et des espaces agricoles. La première vague d’ouvriers issus des colonies n’a pas accès au logement, cette population va se regrouper dans des bidonvilles. Après les indépendances, l’arrivée massive de rapatriés d’Algérie va obliger les pouvoirs publics à entreprendre rapidement la construction de logements, parallèlement à une politique de résorption des bidonvilles. Entre 1960 et 1975, les domaines ruraux vont céder la place aux grands ensembles : les Flamants, la Busserine, Font-Vert, Saint-Barthélemy, les Rosiers, etc. Le Bumidom [1] va faciliter l’installation de familles venues des Antilles dans certains de ces quartiers. Plus tard, viendront habiter les familles comoriennes.

C’est aussi dans ces quartiers que se déploiera un solide réseau d’associations culturelles, sociales et artistiques organisant les luttes et les résistances, notamment contre les crimes racistes qui ne cesseront d’entacher les rues, de mutiler des vies et de démembrer des destins. L’engagement militant et populaire va contribuer à donner naissance à un véritable travail de mémoire et de valorisation des identités locales ancrées dans ces territoires, comme Radio Gazelle, le Théâtre de la Mer, le comité Mam’Ega, l’association Schebba, l’Agora, etc. Le 15e comme le 16e arrondissement en raison de leur proximité avec les installations portuaires ont accueilli un grand nombre d’industries comme la réparation navale, la métallurgie, les huileries, savonnerie, raffineries, semoulerie, etc., qui ont pour la plupart aujourd’hui disparu.

[1Bureau pour le développement des migrations dans les départements d’outre-mer (1963-1982) : organisme public chargé d’accompagner l’émigration des habitants des DOM vers la France métropolitaine. Son objectif assumé est d’encadrer et d’organiser les migrations afin de désamorcer la crise sociale latente dans les DOM (émeutes de 1959 à Fort-de-France) et de s’assurer du maintien des derniers vestiges de l’empire colonial dans la République française.

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Mise à jour :mercredi 22 mai 2024
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