Auteur de nombreux romans et essais, élu plusieurs fois député, membre de l’Académie française en 1906, Maurice Barrès (1862-1923) est un écrivain et homme politique français, représentant du nationalisme français. Dès 1887, alors qu’il est lycéen, il adhère au boulangisme. Il appelle à instituer une « conscience nationale » basée sur « la terre et les morts », « la voix du sang et l’instinct du terroir ». Violemment antisémite, il considère l’affaire Dreyfus comme une menace de désintégration de la communauté nationale. Dans Scènes et doctrines du nationalisme (1902) il s’en prend à Zola qui défend l’innocence de Dreyfus :
Qu’est-ce que M. Émile Zola ? Je le regarde à ses racines : cet homme n’est pas un Français. […]. Il se prétend bon Français ; […] il y a une frontière entre vous et moi. Quelle frontière ? Les Alpes.
« Que Dreyfus est capable de trahir, je le conclus de sa race » écrit-il encore en 1904 [1]. Président de la Ligue de la patrie française puis de la Ligue des patriotes en 1914, il affiche pendant toute la guerre un patriotisme cocardier et sera considéré comme le « chef de la tribu des bourreurs de crâne » par Le Canard enchaîné.