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Il n'a pas sa statue ou sa rue à Marseille, mais il mérité bien un petit détour par le Lot
Au détour d'une promenade à St-Céré, petite bourgade d'environ 3500 habitants au Nord-Est du Lot, quelle ne fut pas notre surprise de découvrir une statue en bronze du Maréchal Canrobert sur la place de la République. Une statue de plus, qui pose la question du déboulonnage et qui confirme cette idée que nous sommes tous et toutes concerné.e.s quelle que soit la taille de notre commune par le travail décolonial.
Quelques recherches sur le maréchal nous indiquent ceci :
Cette statue a été inaugurée en 1897 et érigée grâce à une souscription nationale. Sur le côté, sont mentionnées des batailles auxquelles il a participé en Crimée et en Algérie, Constantine, Isla et Zaatcha.
François-Certain Canrobert 1809-1897 est né à St-Céré en 1809 et meurt à Paris en 1895.
En 1835, il est envoyé en Algérie après avoir être sorti l'école de St-Cyr. Il participe à de nombreux combats (les bords de l'oued Sig et de l'Habra, Dar el Achen, Tafna, Sidi Yacoub, Silal, Bet el Laham). Nommé lieutenant puis promu capitaine, il prend part au siège de Constantine.
En 1840, il est au col de la Mouzaia.
Au fil des années, il continuera à participer à de nombreux combats (Gontas, Baal, Tadjena, Sidi -Brahim, Isly...) et grimpera les échelons à une vitesse fulgurante pour terminer au commandement de la subdivision de Batna en 1847. Ainsi il prendra le Bey Ahmed, dernier bey de Constantine.
Les récits et analyses historiques de ces différentes batailles et particulièrement celle de la bataille de Zaatcha en 1849 évoquent une extraordinaire cruauté contre les insurgés1. « Pas un révolté n’a survécu à l’assaut final. » Le cheikh Bouziane, son fils et Si-Moussa furent décapités, leurs têtes furent exposées sur la place du marché de Biskra , mais avant cela offertes en hommage par les zouaves à Canrobert qui se déclara certes écœuré mais déclara ensuite « je suis obligé de me résigner à cet usage indispensable pour frapper l'esprit des populations toujours disposées à se soulever. Ces têtes furent envoyées au musée de l'Homme à Paris, elles ne furent restituées à l'Algérie qu'en 2020.
Pour honorer François-Certain, on n'hésita pas à débaptiser le centre de population d'Oum El Bouaghi qui prend le nom de Canrobert par décision du gouverneur général du 13 juillet 1893, officialisée par décret du 28 décembre 1915.
Il est rappelé en France en 1850 par Napoléon et participera en 1851 au coup d'état et de la même manière, à la répression féroce de la résistance parisienne.
Il est ensuite envoyé en Crimée, il rentre en France en 1870 et est promu maréchal avant de consacrer le reste de sa vie à des activités politiques notamment en tant que sénateur.
Il meurt en 1895 et sa dépouille est inhumée aux Invalides.
ED et M.P.
1 Par Nicolas Schaub, « Récits, images et mémoires d’une violence coloniale. Le siège de Zaatcha (1849) », Tierce : Carnets de recherches interdisciplinaires en Histoire, Histoire de l'Art et Musicologie [En ligne], 2020-4, Numéros parus, Dossier, mis à jour le : 26/03/2021, URL : https://tierce.edel.univ-poitiers.fr:443/tierce/index.php?id=479.