C’est en novembre 1493 que Christophe Colomb débarque dans l’île qu’il appelle Guadeloupe, alors habitée par des peuples amérindiens, les Arawaks et les Caraïbes. Néanmoins, ce ne sont pas les Espagnols, mais les Français qui prennent possession de l’île, le 28 juin 1635. Ils en chassent ou exterminent les peuples autochtones. Pour cultiver de manière intensive la canne à sucre, les colons importent à grande échelle des esclaves de l’Afrique de l’Ouest. En 1674, la Guadeloupe devient une colonie du Royaume français et, à partir de 1685, l’esclavage y est régi par le Code noir. L’île est occupée par les Anglais de 1759 à 1763, puis, brièvement en 1794 où elle est reprise par Victor Hugues, commissaire de la Convention, qui proclame l’abolition de l’esclavage. Cependant, sur les ordres de Bonaparte, le général Richepance débarque dans l’île en 1802 pour rétablir l’esclavage, malgré la résistance dirigée par Louis Delgrès. L’esclavage est officiellement aboli le 27 mai 1848.
Les planteurs manquant de main-d’œuvre, de nombreux Indiens provenant des comptoirs français de l’Inde sont importés pour travailler dans les plantations. Rapidement le Code de l’indigénat vient en grande partie suppléer à l’abolition du Code noir ; il est appliqué en Guadeloupe comme dans toutes les colonies. Il ne sera supprimé qu’en 1946. La même année la Guadeloupe devient un département français d’outremer. Depuis cette date les luttes sociales et politiques, anticolonialistes n’ont pas cessé. En 1952 comme en 1967, l’armée et les CRS tirent sur les ouvriers en grève faisant de nombreux morts et blessés, les militants indépendantistes sont pourchassés. En 1971, c’est la grande grève des travailleurs de la canne à sucre et en 1973, la création de l’Union générale des travailleurs de la Guadeloupe (UGTG), qui sera en 2009 le fer de lance du LKP (Liyannaj Kont Pwofitasyon) [1] et du grand mouvement qui s’étendra à tous les départements d’outre-mer.