Accueil > Les rues

Arrondissement 1er - Quartier Du Panier à Belsunce et Noailles

Général de Gaulle (place du)

Délibération du 16 novembre 1970.



Le général Charles de Gaulle (1890-1970), chef de la France libre à partir de juin 1940, président du gouvernement provisoire de la République française (1944-1946), président du conseil des ministres à la suite du coup d’État du 13 mai 1958 et président de la République de 1959 à 1969. C’est sous son mandat que la plupart des colonies parviennent à obtenir leur indépendance et que sont signés, le 18 mars 1962, entre le gouvernement de la République française et le gouvernement provisoire de la République algérienne les accords d’Évian qui mettent fin à la guerre d’Algérie. En novembre 1961, le général de Gaulle effectue un tour des villes de France qui se termine à Marseille. Place de la Préfecture, il prend la parole et consacre l’essentiel de son discours à la situation en Algérie.

Cette solution nationale, je le dis ici à Marseille, plus fortement encore que partout ailleurs, c’est une Algérie qui dispose d’elle-même. Qui dispose d’elle-même, non pas contre nous, mais avec nous… Nous sommes prêts à la faire demain sur les bases que voici : premièrement, les Algériens décideront librement de leur destin, et nous savons d’avance qu’ils voudront que ce destin, ce soit celui d’un État algérien. Et en second lieu, nous proposons que cet État algérien soit encore en coopération avec notre France, parce que c’est le bon sens, pour les Algériens d’abord, et même pour les Français. Mais bien entendu, il y a une contrepartie, à cette coopération de la France qui, de toutes les façons, nous sera coûteuse. Cette contrepartie, c’est d’abord la place et les garanties à donner aux Européens de souche qui se trouvent en Algérie, et qui seront, demain, utiles et même nécessaires à l’Algérie. Et la deuxième contrepartie, c’est que nos droits vitaux, à nous la France, soient assurés, en ce qui concerne, par exemple, le pétrole et le gaz du Sahara que nous avons découverts, que nous exploitons. Et puis aussi nos communications interafricaines qui sont indispensables à un grand peuple comme le nôtre qui joue un grand rôle, en Afrique, à tous les égards. Voilà ce que peut et ce que doit être la paix.

Le général de Gaulle, tenait plus que tout à ce qu’il appelait la « grandeur de la France », c’est-à-dire la domination de l’impérialisme français. Cependant, après la chute des autres empires coloniaux, la défaite de l’armée française en Indochine, les huit ans de la guerre d’Algérie, l’empire colonial allait définitivement disparaître. Pour faire perdurer la domination française sur ses anciennes colonies, tous les moyens sont bons : pressions économiques, pressions militaires, assassinat de leaders politiques, ingérences diverses, corruption des dirigeants… C’est l’entrée dans le néocolonialisme et avec elle celle de la mise en place des réseaux Foccart [1]. et de la Françafrique [2] avec ses réseaux extra-diplomatiques (services de renseignement, entreprises, barbouzes, militaires, etc.) en Afrique subsaharienne.

[1Voir Jean-Pierre Bat, La fabrique des barbouzes : histoire des réseaux Foccart en Afrique, Paris, Nouveau monde, 2017

[22. Le terme de « Françafrique » a été utilisé pour la première fois en 1955 par Félix Houphouët-Boigny, puis ce néologisme a été vulgarisé par François-Xavier Verschave, l’un des fondateurs et ancien président de l’association Survie, dans La Françafrique le plus long scandale de la République, Paris, Stock, 1998. Voir également Guiba Koné, L’espace africain postcolonial dans le roman français contemporain, Paris,
L’Harmattan, 2020.

Actualités

Mise à jour :mercredi 22 mai 2024
| Mentions légales | Plan du site | RSS 2.0