Édouard-Marie Heckel (1843-1916) est un botaniste et médecin français. Fils d’un médecin de marine, Édouard Heckel entre à 16 ans comme étudiant en pharmacie à l’école de médecine navale de Toulon. Pharmacien de la marine, il est affecté aux Antilles où il est contaminé par la fièvre jaune ; il est un des rares survivants. Il étudie la flore tropicale dans le superbe jardin botanique de Saint-Pierre de la Martinique. Il est ensuite nommé à la Nouvelle-Calédonie et en profite pour visiter l’Australie, les îles de la Sonde, Java, Ceylan et l’Indochine.
De retour en France, il acquiert les diplômes de docteur en médecine et docteur ès science. Il enseigne à l’école de pharmacie de Montpellier puis à la faculté des sciences de Grenoble et enfin, en 1877, à la faculté et à l’école de médecine de Marseille où il s’établit définitivement. Il est nommé le 3 novembre 1877 titulaire de la chaire de botanique en remplacement d’Auguste Alphonse Derbès, poste qu’il occupera jusqu’à sa retraite, le 1er novembre 1913.
À partir de 1885, Heckel s’oriente vers l’étude des plantes tropicales médicinales ou industrielles, telles que les oléagineux. En 1893, il fonde l’Institut colonial et le Musée colonial de Marseille au 63 boulevard des Dames. Appuyé par son ami Jules Charles-Roux, qu’il a connu sur les bancs de la faculté des sciences, il crée un enseignement de pathologie tropicale à l’école de médecine.
Dès 1901, il lance l’idée de la création d’une première exposition française exclusivement consacrée aux colonies. Ce projet sera soutenu par Jules Charles-Roux qui en sera le commissaire général et Heckel son adjoint. L’exposition qui se tiendra au parc Chanot aura un grand succès, de son ouverture le 14 avril 1906 à sa fermeture le 18 novembre 1906. Heckel est le correspondant de l’Académie des sciences et de l’Académie de médecine. Il est membre de la Société de géographie de Marseille, membre de l’Académie de Marseille et commandeur de la Légion d’honneur.
C’est au 49 de l’avenue du Docteur-Heckel, que se trouve l’usine Rivoire et Carret dont l’histoire révèle également l’importance des colonies dans le développement économique et commercial des entreprises françaises. En effet, c’est en 1860 avec les cousins Carret et Rivoire que débute l’histoire de l’industrie des pâtes alimentaires françaises. Ces derniers créent à Lyon leur première usine, mais décident de s’implanter à Marseille afin de se rapprocher des sources de matières premières, notamment du Maghreb, dès 1890-1892. Ils créent une première usine dans la vallée de l’Huveaune, à Saint-Marcel qui ne cessera de se développer, pour se transformer en Rivoire et Carret Lustrucu en 1971. L’usine cessera son activité en 2003.