Accueil > Les rues

Arrondissement 13ème - Quartier

Boualam Saïd, dit Bachaga Boualam (rond-point)

Délibération du 18 mars 1994.



Né le 2 octobre 1906 à Souk-Ahras (Algérie) et décédé le 6 février 1982 à Marseille, il appartient à une famille de notables de la tribu des Beni Boudouane dans l’Ouarsenis au nord-ouest de l’Algérie. Cette région montagneuse, extrêmement pauvre, a depuis toujours été « contournée » par les envahisseurs et les structures traditionnelles ont pu dans l’ensemble s’y maintenir. Les dignitaires ont très tôt fait allégeance au pouvoir colonial. Saïd Boualam descend d’une longue lignée de caïds [1]. Très jeune, il est envoyé comme enfant de troupe dans diverses écoles militaires (1919-1924). Il devient officier dans le régiment de tirailleurs algériens. Au cours de la Seconde Guerre mondiale, il atteint le grade de capitaine. Il est promu commandeur de la Légion d’honneur à titre militaire et reçoit la croix de guerre, la croix du combattant et la croix de la valeur militaire. En 1945, il exerce à son tour la fonction de caïd dans son douar d’origine, puis les titres d’agha et de bachaga lui sont décernés par l’administration coloniale. En 1956, il crée la harka (troupe de supplétifs) de l’Ouarsenis. Après le 13 mai 1958, il se rallie à de Gaulle, mais s’en éloigne rapidement. Il est élu député d’Orléansville en novembre 1958 sur la liste d’Union nationale pour l’intégration et le renouveau (UNIR), en soutien des « associations patriotiques qui ont efficacement combattu pour l’Algérie française », « pour la défense de la civilisation française » et « pour l’intégration totale et définitive » de l’Algérie à la France. Il est élu vice-président de l’Assemblée nationale et sera réélu jusqu’en 1962. En 1959, il participe à la fondation du Rassemblement pour l’Algérie française, puis préside le Front de l’Algérie française. Il refuse toute négociation avec le gouvernement provisoire de la République algérienne et vote contre les accords d’Évian.
En février 1962, l’ex-colonel Gardes, dirigeant de l’OAS, tente de créer un contre-maquis dans l’Ouarsenis sur les terres du bachaga. Mais ce « maquis » ne reçoit pas les soutiens attendus. Accroché par l’ALN, encerclé par l’armée française, mitraillé par l’aviation, il est rapidement anéanti et dispersé. Rapatrié d’Algérie le 18 mai 1962 avec une partie des harkis et sa famille, il se retire en Camargue, à Mas-Thibert. Le 3 juillet 1962, le mandat de député français du bachaga Boualam prend fin, avec l’indépendance de l’Algérie.

[1Dans l’Algérie coloniale, le caïd est un fonctionnaire placé à la tête d’un douar. Le corps des caïds est organisé par un décret du 6 février 1919. Agha et bachaga sont des grades supérieurs à caïd.

Actualités

Mise à jour :mercredi 22 mai 2024
| Mentions légales | Plan du site | RSS 2.0